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L’assemblée générale d’Indura au sein du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, le 8 mars 2019.
Indura

Nouvelles mobilités : Indura imagine les infrastructures de demain
La rédaction

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Le mardi 8 mars se tenait l’assemblée générale du cluster Indura. L’occasion pour son président, Paul Galonnier, de mobiliser chacun sur la nécessité de construire des infrastructures opérationnelles pour accompagner la montée en puissance des nouveaux modes de transport et d’annoncer la création d’Innov’Infra, un hub de compétitivité « Aménagement et infrastructure ».

Cluster des infrastructures de transport et d’énergie créé en 2009 par 22 membres fondateurs en partenariat avec la fédération régionale des travaux publics Rhône-Alpes, Indura a été labellisé cluster par la région en décembre 2014. Présenté comme « le cluster régional des infrastructures durables », c’est un accélérateur d’innovation.
Indura compte 118 adhérents en 2019, soit une hausse de 44 % depuis fin 2015, parmi lesquels 88 entreprises. En 2018, il a accueilli 17 nouveaux membres (15 % de plus qu’en 2017), parmi lesquels trois acteurs importants de la maîtrise d’ouvrage : le groupe SERL, le Sytral et le conseil départemental de l’Isère.

« Notre raison d’être est d’innover ensemble pour construire des infrastructures durables et intelligentes, a assuré Paul Galonnier. Notre cœur de métier est de faciliter l’innovation dans les entreprises, de faire émerger des projets collaboratifs au sein de l’écosystème des infrastructures en Auvergne-Rhône-Alpes, d’animer le réseau et faire reconnaître ses savoir-faire, et de sensibiliser les entreprises à l’international en facilitant leurs démarches ».

Une action structurée en trois axes stratégiques

La politique du cluster Indura se déploie en trois axes prioritaires :

  • Accélérer les transitions écologiques, numériques et énergétiques des infrastructures d’énergie et de mobilité. Le cluster travaille par exemple sur la route de demain (routes connectées, routes productrices d’énergie...) ou encore sur le Big Data, pour savoir comment exploiter les données numériques dans la gestion des infrastructures.
  • Transformer les espaces et réseaux urbains pour les usages de demain, en requalifiant les friches industrielles, en limitant l’apparition d’îlots de chaleur et en améliorant la gestion des déchets de chantiers de travaux publics.
  • Construire différemment pour prévenir les risques climatiques, naturels et technologiques. En effet, 80 % des communes de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont concernées par un risque naturel. Les territoires de montagne sont particulièrement exposés en raison des effets gravitaires et les climatologues prévoient la survenue de catastrophes naturelles plus intenses. Un projet est par exemple mené sur la prévention du risque rocheux avec le projet national C2ROP.

Projets de recherche et d'innovation

Parmi les 15 projets menés au sein du cluster en 2018, on peut citer les études portant sur : les fondations profondes d’un immeuble de grande hauteur, les systèmes intelligents de détection de cavité, une nouvelle technologie fibre optique pour le monitoring des infrastructures, les systèmes d’identification d’équipements de tunnel via puce RFID...

En 2018, Indura a également lancé 4 projets structurants destinés à lever les fonds nécessaires pour soutenir le rayonnement de la filière régionale des infrastructures :

  • la plate-forme I-Mast, centrée sur le développement de matériaux et structures (composites) ;
  • la plate-forme Demaart, destinée à accélérer l’innovation dans le traitement et la formulation d’éco-matériaux ;
  • la plate-forme I-RISK, qui permet de développer des solutions à travers des innovations techniques et méthodologiques visant à la réduction des risques naturels et de la variation climatique ;
  • la plate-forme Acmutep, dont l’objectif est de faire émerger et de promouvoir l’innovation dans le domaine de la mutation des espaces publics.

Création d'Innov'Infra

Outre les partenariats mis en place avec les pôles de compétitivité et clusters du territoire (Axelera, le CERF, Tenerrdis, Techtera, Cluster Lumière, Cluster Montagne, Minalogic), Indura a souhaité proposer ses solutions au niveau national.

« Nous avons initié en 2018 la création du hub de compétitivité Innov’Infra « Aménagement et Infrastructure » qui devrait voir le jour en 2019, précise Paul Galonnier. Il réunit l’Institut pour la recherche appliquée et l’expérimentation en génie civil (Irex) et les quatre clusters français du génie civil (Novabuild, EcoChantiers, Creahd et Indura). Son objectif est de donner une visibilité nationale sur nos projets et actions dans les dispositifs d’appui à l’innovation animés par l’État. »

Impact des nouvelles mobilités sur les infrastructures

C’est le sujet sur lequel Jacques Ehrlich, directeur de recherche émérite à l’Ifsttar et Louafi Bouzouina, chargé de recherche au LAET (laboratoire Aménagement Économie Transports) de l’ENTPE (École nationale des travaux publics de l’État) sont intervenus lors de la conférence plénière. Véhicules électriques ou hydrogène, navettes autonomes, voitures, vélos et trottinettes connectés... les nouvelles mobilités conduisent les infrastructures à évoluer. Villes, périphéries et campagnes sont au cœur d’enjeux nouveaux où la notion d’espace-temps est bousculée.

Les recherches en cours pour la mise en place de véhicules autonomes, dont la tâche de conduite est déléguée à des automates embarqués, nécessitent l’adaptation des infrastructures, sur lesquelles des capteurs devront être installés. L’intérêt du véhicule autonome est notamment de fluidifier le trafic. Il favorise également l’éco-conduite. Parmi les défis à relever : la localisation du véhicule sur la voie, la perception des obstacles fixes et mobiles, le contrôle de la trajectoire.

Jacques Ehrlich a relevé 3 obstacles majeurs au développement du véhicule autonome :

  • L’acceptabilité de l’usager : jusqu’où va-t-il consentir à une assistance à la conduite ?
  • L’acceptabilité collective, avec la prise en compte des aspects réglementaires en termes de responsabilité, de partage de la route...
  • Les surcoûts engendrés par de tels aménagements au sein des infrastructures.

Louafi Bouzouina a quant à lui retracé brièvement l’historique des transformations urbaines, en particulier à l’issue de la révolution industrielle. Il a mis en avant l’idée qu’un nouveau modèle urbain était en train d’émerger, avec la prise en compte de la révolution numérique : la ville des nouvelles mobilités, qui bouleverse l’organisation des transports.

Quelles collaborations entre  COLLECTIVITÉS ET ENTREPRISES DE TRAVAUX PUBLICS ?

Une table ronde a réuni Nicolas Mallot, directeur général adjoint du Sytral, Bernard Perazio, vice-président chargé des routes au conseil départemental de l’Isère, et Paul Vidal, président du Syder (syndicat départemental d’énergie du Rhône) et conseiller délégué aux transports scolaires de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (photo 1).

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Nicolas Mallot, directeur général adjoint du Sytral, Paul Vidal, président du syndicat départemental d’énergie du Rhône, et Bernard Perazio, vice-président chargé des routes au conseil départemental de l’Isère.
Nicolas Mallot, directeur général adjoint du Sytral, Paul Vidal, président du syndicat départemental d’énergie du Rhône, et Bernard Perazio, vice-président chargé des routes au conseil départemental de l’Isère.

Paul Vidal a déclaré que les collectivités territoriales devaient favoriser l’essor des nouvelles technologies, notamment en participant à des expérimentations, comme celle d’une navette autonome en milieu rural, à Livron.

Même désir de soutien à l’innovation de Bernard Perazio, qui a invité les entreprises des travaux publics à venir tester ces projets de nouvelles infrastructures dans son département. Nicolas Mallot a quant à lui indiqué que, si le centre-ville de Lyon était bien desservi, l’enjeu était de réfléchir aux infrastructures des secteurs péri-urbains, en privilégiant des axes forts de transports collectifs.

En conclusion, Jacques Blanchet, conseiller spécial aux relations avec les chambres consulaires (région Auvergne-Rhône-Alpes) a rappelé que le BTP représentait 80 000 entreprises dans la région, 175 000 emplois, 22 milliards de chiffre d’affaires. Avec 17 000 jeunes en apprentissage, ce secteur est l’un des leaders en termes de formation.

Revue RGRA