Crue majeure en Île-de-France : défis en termes de gestion et d’organisation collective
L'Institut Paris Région a publié une Chronique des crues et inondations en Île-de-France, qui souligne la complexité d’une gestion de crise à grande échelle.
En cas de crue majeure de la Seine, près de 50 000 ha et 1 million de personnes en Île-de-France seraient exposés. La montée lente des eaux (50 cm à 1 m par jour) permet une anticipation, mais complique la gestion de crise pour une agglomération de 10 millions d’habitants.
Les réseaux d’électricité, d’eau potable et d’assainissement et les équipements stratégiques (data centers, hôpitaux, infrastructures de transport…) en bordure des cours d’eau seraient gravement affectés, dégradant les conditions de vie et la continuité des services publics.
L’évacuation de centaines de milliers de personnes pose également un défi logistique majeur. Trois groupes de populations sont identifiés selon leur exposition :
- groupe 1 : évacuation obligatoire (635 000 personnes) ;
- groupe 2 : évacuation recommandée (990 000 personnes) ;
- groupe 3 : maintien en zone dégradée, sous conditions de ravitaillement sécurisé.
Les 15 communes les plus exposées concentrent plus de 50 % des évacuations obligatoires. La dépendance aux réseaux énergétiques et les interdépendances urbaines amplifient les risques, notamment pour les immeubles collectifs et les personnes vulnérables.
La stratégie d’auto-évacuation, encouragée par les autorités, se heurte à des réalités socio-économiques (faible motorisation, barrières culturelles). Les retours d’expérience soulignent la nécessité d’anticiper les comportements individuels et les inégalités territoriales.
La Stratégie locale de gestion du risque d’inondation vise à renforcer les plans communaux de sauvegarde et la culture du risque, intégrant gestion de crise, aménagement urbain et prévention pour réduire la vulnérabilité francilienne.
