Infrastructures routières : repenser le dialogue territorial pour une acceptabilité sociale renforcée
Lors de la 5ᵉ Rencontre régionale de la route organisée par Routes de France Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA), l’Association des Ingénieurs Territoriaux de France (AITF) et Syntec Ingénierie à Sainte-Foy-lès-Lyon le 5 novembre dernier, plus de 150 acteurs du secteur (élus, ingénieurs, entrepreneurs) ont débattu de l’inscription des infrastructures dans le besoin collectif. Face à des oppositions croissantes et à une sensibilité environnementale accrue, le secteur doit désormais intégrer durabilité, réduction de l’empreinte carbone et acceptabilité sociale dès la conception des projets.
Thierry Morel, président de Routes de France AuRA, a souligné la nécessité d’impliquer les citoyens et d’adopter une transparence accrue, tandis que Stéphane Panin (AITF) a plaidé pour une ingénierie de l’acceptabilité aussi valorisée que l’ingénierie technique dans les appels d’offres. Fabrice Hamelin, sociologue, a quant à lui rappelé que l’acceptabilité ne vise pas un consensus absolu, mais une stratégie de dialogue anticipant les controverses.
Des retours d’expérience concrets ont montré que l’écoute active, la pédagogie et la concertation ciblée (porte-à-porte, ateliers thématiques…) permettent de désamorcer les tensions. Le maire de Roanne, Yves Nicolin, a illustré ce propos avec le projet d’éoliennes de Roannais Agglomération, aujourd’hui accepté grâce à une démarche participative intensive.
Lors d’une table ronde, les différents intervenants ont insisté sur :
- l’intégration des études environnementales comme levier de dialogue ;
- la multimodalité et la décarbonation des infrastructures, avec un objectif de -55 % d’émissions CO₂ d’ici 2030 ;
- la nécessité d’une volonté politique forte pour accélérer les projets sans sacrifier la concertation.







