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Réemploi et valorisation des déblais excavés : un engagement des terrassiers de France
Benoît DenizotPrésident - SPTF

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Le Syndicat professionnel des terrassiers de France (SPTF) a signé dès 2009 une convention d’engagement volontaire visant notamment à améliorer le réemploi et la valorisation des déblais excavés des projets d’infrastructures, première source de déchets du BTP. À cette date, le taux de réemploi était de 65 %. Il est aujourd’hui de 80 % et doit encore être optimisé pour une exploitation des ressources naturelles encore plus parcimonieuse.

C’est dans cette démarche de progrès continu que le SPTF, en relation avec les autres parties prenantes du terrassement (administrations, maîtres d’ouvrage, laboratoires de recherche, ingénieries…) travaille sur plusieurs axes contribuant à l’obtention de cet objectif :

  • l’édition de guides techniques portant sur la définition des propriétés des matériaux de remblai et les spécifications applicables à la réalisation des ouvrages en terre : révision du Guide des terrassements routiers (GTR), élaboration de la norme européenne relative aux terrassements EN 16907, guide pour une meilleure caractérisation des matériaux… ;
  • l’amélioration de la résilience et de la pérennité des ouvrages en terre par l’optimisation des techniques de traitement des sols à la chaux ou aux liants hydrauliques, notamment par une meilleure compréhension des phénomènes physicochimiques ;
  • l’extension des conditions de réemploi et des usages des sols traités dans les dispositifs d’étanchéité ou en remblai participatif dans le dimensionnement des ouvrages en béton.

Plus largement, les terrassiers, en leur qualité de premier intervenant sur les projets d’infrastructure et d’aménagement, déploient une politique de développement durable ambitieuse principalement sur 4 thèmes :

  • l’optimisation du réemploi et la valorisation des déblais excavés ;
  • la réduction des émissions de CO2, via la modernisation des parcs d’engins, la formation des opérateurs et le data management des flottes ;
  • la préservation de la ressource en eau, qu’elle soit incorporée afin de caler la teneur en eau à l’optimum ou nécessaire à l’abattement des poussières en phase construction, via des études scientifiques afin de s’affranchir des techniques empiriques ;
  • la préservation de la biodiversité.

Historiquement engagées dans la protection de l’environnement, les entreprises du secteur trouvent une reconnaissance de leurs savoir-faire avec l’introduction d’identifications professionnelles « vertes » (IP vertes) au sein de la nomenclature 2021 de l’identification professionnelle de la FNTP.

Le réemploi et la valorisation des excédents des projets d’infrastructures restent des enjeux considérables pour les travaux publics par les volumes concernés – plusieurs dizaines de millions de tonnes annuelles – et leur effet cumulatif : mise en décharge des excédents, extraction de matières premières pour répondre aux besoins et utilisation des transports. Tous les acteurs du terrassement précités sont pleinement mobilisés face à ce défi. Ils mettent en œuvre des expertises de très haut niveau afin de substituer pour partie les produits de carrière ou manufacturés (béton, chaussées, étanchéités…) par des déblais excédentaires, améliorés par traitement.

Revue RGRA