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Débat sur la mobilité parisienne à l'approche des municipales
Elsa AlfandariRédactrice/SR - RGRA

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Le 12 février l’Union routière de France (UFR) et le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) ont organisé un débat intitulé « La mobilité, enjeu majeur des élections municipales 2020 : une vision partagée ? ». Les candidats ou leur représentant ont eu une dizaine de minutes pour présenter leur programme mobilité aux quelque 200 participants présents.

Tous les candidats ou leur représentnat ont fait le même constat, à savoir que Paris est polluée, saturée et ses chaussées sont mal entretenues, ce qui engendre des problèmes de santé, des incivilités et des accidents. On parle aujourd’hui de « pénibilité des transports » comme l’a évoqué Erwan Benezet, journaliste au Parisien et modérateur de cette matinée. Mais alors comment réduire la place de la voiture ? Comment coordonner les transports et les institutions territoriales pour améliorer les trajets du quotidien ? Quelle intermodalité pour un trajet entre banlieues et Paris ? Comment financer la mobilité décarbonée ? Telles sont les questions auxquelles ont tenté de répondre les participants.

Le débat a montré que les objectifs des différents candidats convergeaient d’une manière générale : développer les déplacements à vélo (en sécurisant les pistes cyclables, en augmentant le nombre de parkings et, pour certains en poursuivant le tracé du Vélopolitain), encourager la mobilité électrique, le covoiturage, diminuer le nombre exponentiel de véhicules de livraison et de cars detouristes... sont en tête des priorités de tous les programmes. Les méthodes pour y parvenir diffèrent.

Pour Gilles Mentré (représentant de Rachida Dati) « il faut donner leur place à toutes les mobilités » et consulter les Parisiens en « créant une assemblée des mobilités ». Il déplore le bilan de la maire sortante « qui n’a fait que dresser les usagers les uns contre les autres (automobilistes, cyclistes, piétons, usagers de trottinettes...) ».

La suppression du périphérique est l’un des chevaux de bataille de Gaspard Gantzer (Parisiens, Parisiennes), qui reproche les « excès d’Anne Hildago projetant une ville 100 % vélo ». Il est urgent de développer la mobilité électrique, notamment le nombre de bornes pour recharger les scooters et "transférer les pouvoirs à la Métropole en matière de transport".

Delphine Bürkli, maire du 9e et représentant alors Benjamin Griveaux, est favorable au Vélopolitain et a pour ambition d'augmenter la part modal du vélo de 5 % à 20 %. Elle prône l’interdiction des scooters thermiques, l’automatisation du métro et sa climatisation.

Lutter contre la voiture individuelle est en tête des préoccupations de Jean-Louis Missika (président de Paris en commun et représentant Anne Hidalgo), qui mise sur le Grand Paris Express et ses « hubs d’intermodalité » et annonce que Paris serait dès le mois de juin « la ville la mieux équipée en bornes de recharge au monde ».

La priorité pour Cédric Villani (Le nouveau Paris) est d’améliorer les transports en commun, annonçant un plan d’investissement d’un milliard d’euros pour le métro « afin de le dépolluer, l’automatiser, améliorer son accessibilité ». Il prévoit aussi de faire la part belle à l'hydrogène et au transport fluvial. Il a également rappelé au passage que la vitesse la moins polluante pour un véhicule est 70 km/h et non 50 km/h, comme voudrait l’imposer Anne Hidalgo sur le périphérique.

Enfin, l’écologiste Sylvain Raifaud (représentant David Belliard) a conclu ce tour de table. Il planifie la suppression de la moitié des places de parking en surface, la mise en circulation de navettes à l’intérieur des arrondissements et la transformation du périphérique en « un boulevard normal ». Il est également favorable au Vélopolitain, « une idée à l’initiative des écologistes », se félicite-t-il.

La mobilité « décarbonée » est bien un véritable enjeu politico-économique.

Revue RGRA