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Journée technique Dispositifs de retenue
Adeline CalvatChargée de mission Partenariats & Communication - SER

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Le 22 septembre 2022 s’est tenue la Journée technique Dispositifs de retenue, organisée par le Syndicat des équipements de la route (SER) en partenariat avec l’Ascquer et Transpolis. Cet événement qui a réuni plus de 250 personnes s’est déroulé sur le site de Transpolis, à proximité de Lyon, où un crash test a eu lieu. Retour sur cet événement de premier ordre pour les acteurs et professionnels du secteur.

Barrières et glissières de sécurité, GBA/DBA (glissière en béton armé/double béton armé), atténuateurs de chocs, terminaux, extrémités, raccordements… : dans la grande famille des équipements de la route, les dispositifs de retenue sont l’un des piliers de la sécurité routière. Ils font l’objet d’une attention toute particulière et sont régulièrement testés afin de satisfaire aux exigences de performance en France et à l’international.

Introduite par les présidents du SER et de l’Ascquer, Dominique Mondé et Hervé Mangnan, et par Virgile Bavasso, référent Crash Test au sein de Transpolis, la journée technique du 22 septembre 2022 a été l’occasion pour les nombreux participants de mettre à jour leurs connaissances sur le sujet et de découvrir, en situation réelle, la manière dont leurs performances techniques sont évaluées. Invités d’honneur de cette journée toute particulière, les gestionnaires d’infrastructures ont partagé leurs problématiques de terrain avec les professionnels du secteur, qui ont pu à leur tour exposer et présenter leurs solutions.

Évaluation de la performance

La mise sur le marché et l’installation de dispositifs de retenue routiers (DRR) sont soumises aux normes NF EN 1317, qui régissent les exigences de performance, les critères d’acceptation des essais de chocs et des méthodes d’essai, comme l’a rappelé ce jour-là Marlène Gallien (SER/Rondino) à l’occasion d’une première table ronde dédiée à l’évaluation de la performance des DRR. Patrick Asimus (SER/Solosar) a poursuivi en rappelant que les critères de performance pour ces types d’équipements sont déterminés par la combinaison de trois facteurs principaux : la vitesse, la masse et l’angle d’impact.

Par exemple, un essai d’atténuateur de chocs se déroule en plusieurs phases au cours desquelles sont testées quatre vitesses d’approche différentes, trois types de véhicules de masses différentes et trois angles d’impact. Quant aux systèmes de protection pour motocyclistes (SPM), ils sont soumis à deux méthodes d’évaluation : l’une pour vérifier la performance de la retenue « véhicule » selon la norme NF EN 1317-21 ; l’autre nécessitant de réaliser des essais mannequins comme définis dans la norme expérimentale XP CEN/TS 173422.

En complément, Olivier Goyat (SER/Signature) et Éric Rousseau (SER/Meiser) ont consacré leur intervention à la certification française liée à des DRR ne pouvant pas faire l’objet de marquage CE. Parmi eux : les raccordements, les extrémités performantes, les interruptions de file, les systèmes de dilatation. Afin d’encadrer le traitement de ces points particuliers, la Réglementation nationale des équipements de la route (RNER) impose pour ces dispositifs une certification de conformité par la marque NF058 « Équipements de la Route » en attendant la publication éventuelle d’une norme harmonisée.

Clou de cette journée : les participants ont pu assister à un essai de choc TB32 en conditions réelles. Une glissière de sécurité en métal de niveau de retenue N2A a ainsi été crash-testée avec un véhicule de 1 500 kg envoyé à 110 km/h selon un angle d’impact de 20° (photos 2 et 3). Cet essai, réalisé afin de qualifier le dispositif de retenue en question, a retenu toute l’attention des participants.

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Comportement de la glissière de sécurité et du véhicule au moment du choc.
Comportement de la glissière de sécurité et du véhicule au moment du choc.
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Détail de la barrière de sécurité après le crash test.
Détail de la barrière de sécurité après le crash test.
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Conditions d’installation

La deuxième table ronde du jour concernait les aspects techniques et normatifs de l’installation des DRR. Président de la section DRR du SER, Pascal Ricard (Aximum) a présenté les différentes conditions d’implantation de ces équipements, du choix des matériels selon les sites et les besoins au respect des exigences de performance et de certification en passant par les procédures, normes et qualifications à respecter pour les différentes phases de montage et de pose.

Au travers de plusieurs cas pratiques, Guénaël de Nacquard (SER/Tertu) s’est ensuite penché sur les extrémités constructives et performantes des DRR, auxquelles une grande vigilance doit être apportée par les gestionnaires d’infrastructures afin d’assurer un niveau de sécurité maximal aux usagers de la route. Denis Norbert (vice-président de la section DDR du SER/AER Eiffage) a fait de même concernant les conditions d’installation des différents types d’atténuateurs de chocs (non redirectifs et redirectifs).

Les ouvrages d’art et leurs dispositifs de retenue n’ont pas été oubliés. Christophe Canal (SER/GMS France) en a rappelé l’importance et les modalités d’installation : normes à respecter, longueur du dispositif, raccordements, modes de fixation.

Alain Fabre (président de la section Signalisation temporaire, balisage du SER/Signature) s’est quant à lui occupé des séparateurs modulaires de voies de classe B. Après en avoir détaillé le cadre réglementaire, normatif et technique, il a proposé plusieurs cas pratiques et exemples d’utilisation de ce type d’équipements indispensables pour assurer la sécurité du personnel sur les chantiers routiers.

Enfin, Sophie Dupas (ministère des Transports) est intervenue en tant que grand témoin des tables rondes, prenant la parole en conclusion des interventions.

Index INSEE DRR01 et DRR02L’INSEE a publié deux index relatifs aux DRR : les index DRR01 (Fourniture de dispositifs de retenue de route) et DRR02 (Fourniture et pose de dispositifs de retenue de route). Ils traduisent au plus près les évolutions liées aux coûts de fabrication et de pose des DRR et revalorisent la valeur des prix des marchés lorsque s’est écoulé un délai important entre l’estimation de prix et le commencement des travaux. Les index DRR013 et DRR024 sont consultables sur le site de l’INSEE.

Conclusion

La fin de journée a été animée par maître Claudia Romatier et maître Clarisse David, deux intervenantes du cabinet d’avocats Fiducial Legal by Lamy secondées par le président de la commission Normalisation des dispositifs de retenue (CNDRR), Christophe Chevalier (SER/Agilis), et placée sous le thème « Entreprise et responsabilités ». En marché public comme en marché privé, l’entrepreneur est débiteur d’obligations, dont l’obligation d’exécuter le marché (obligation de résultat : délais, clauses techniques, règles de l’art, etc.) et l’obligation/le devoir de conseil (solliciter des informations, répondre aux questions, alerter le donneur d’ordre). Les intervenants ont ainsi pris le temps de rappeler que l’entreprise était tenue responsable en cas de produits non conformes et comment elle pouvait limiter l’engagement de sa responsabilité aux différents stades de passation et d’exécution du marché. Une note juridique sur ce sujet est disponible sur le site internet du SER (section « Documents » de l’onglet « Médias »).

Fort du succès de cette manifestation, le SER va poursuivre le développement de ses journées techniques sur l’ensemble des métiers des équipements de la route et rendre pérennes ces rendez-vous des acteurs des équipements routiers et urbains. Les présentations diffusées au cours de la journée sont téléchargeables sur le site internet du SER.

Références

  1. NF EN 1317-2, « Dispositifs de retenue routiers - Partie 2 : classes de performance, critères d'acceptation des essais de choc et méthodes d'essai pour les barrières de sécurité incluant les barrières de bord d'ouvrage d'art », septembre 2010.
  2. XP CEN/TS 17342, « Dispositifs de retenue routiers - Dispositifs de retenue routiers pour motos réduisant la sévérité de choc en cas de collision de motocyclistes avec les barrières de sécurité », novembre 2020.
  3. https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/010607767
  4. https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/010607768

 

 

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