L’Association des maires de France (AMF) tire la sonnette d’alarme sur l’état critique des infrastructures routières en France. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 22 avril dernier, elle a dénoncé un déséquilibre structurel dans le financement des routes, qui menace la sécurité des usagers et accentue la fracture territoriale.
Le réseau routier français est géré à 65,5 % par les communes et intercommunalités, qui entretiennent 700 000 km de voirie et plus de 120 000 ponts. Pourtant, selon l'AMF, ces collectivités ne disposent d’aucune recette dédiée pour financer cet entretien et l’État capte les revenus générés par la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), les péages et les amendes. Ce modèle, jugé déséquilibré, conduit à un sous-financement chronique et à une dégradation accélérée des infrastructures.
L’AMF propose plusieurs mesures pour rééquilibrer le financement des routes :
- réaffecter une part des recettes de la TICPE et des péages aux collectivités locales ;
- mobiliser les opérateurs nationaux (électricité, gaz, téléphonie) qui utilisent le réseau routier ;
- réaffecter une partie des amendes de police municipale aux budgets communaux ;
- intégrer les communes dans la gouvernance des services express régionaux métropolitains (SERM).
Les zones rurales sont particulièrement touchées par ce sous-financement. Six ans après la loi d’orientation des mobilités (LOM), le désenclavement des territoires peu denses n’a pas eu lieu, faute de moyens financiers adaptés.
L’AMF appelle à repenser les politiques de transport pour garantir un accès équitable à la mobilité, en particulier dans les zones rurales. Elle demande qu’à l’occasion de la conférence des mobilités « Ambition France Transports » lancée par le gouvernement, les discussions incluent des solutions concrètes pour financer l’entretien des routes et des ouvrages d’art.