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Aménagements et gestion de l'eau
Bernard HéritierPast-président - RGRA

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La gestion de l’eau dans les projets d’aménagement est un enjeu majeur et les exigences ont beaucoup changé suite aux retours d’expériences et aux observations destinés à évaluer la qualité du milieu, la continuité hydraulique et la biodiversité. L’eau n’est plus considérée comme une ressource inépuisable. Ces évolutions se sont traduites dans le domaine règlementaire.

À titre d’exemple, si l’on se réfère aux « chaussées réservoirs », leur rôle principal était de stocker l’eau pour lutter contre les inondations, mais très vite l’infiltration est apparue indispensable pour jouer un rôle tampon et réalimenter les nappes. La végétalisation en milieu urbain a montré sa pertinence pour abaisser les températures et lutter contre les îlots de chaleur. Depuis plusieurs années, tous ces sujets convergent autour d’un thème central : l’adaptation au changement climatique.

Comment gérer le cycle de l’eau dans le cadre des projets d’aménagement ?

La « ville perméable » est un modèle émergent, très éloigné des conceptions anciennes avec une déconnexion « eaux pluviales » / « réseaux » et des solutions de désimperméabilisation. Ces politiques sont appliquées dans plusieurs villes. Celui de la métropole de Lyon est un exemple pertinent. Construire perméable nécessite d’utiliser des solutions techniques adaptées pour drainer, infiltrer avec différentes configurations : aires de jeu, parkings, voies de circulation…

Une autre exigence : éviter la fragmentation et assurer la continuité hydraulique et écologique. Pour cela, il faut éliminer ou aménager les obstacles existants ou potentiels. Le réaménagement en cours par EDF du barrage de Poudès sur le Haut-Allier est un exemple spectaculaire. L’abaissement du barrage va permettre la remontée des saumons pendant les mois où ils rejoignent les frayères, un cas unique en Europe. D’autres aménagements, certes plus modestes, facilitent la circulation des truites et leur reproduction. Ils concernent tout le territoire et une expérimentation est en cours dans le Puy-de-Dôme.

Les aménagements anciens n’ont pas été faits avec les préoccupations, les règles et les exigences actuelles. Le franchissement de l’Allier par la RN 79 (1976) avait réduit son lit au niveau du viaduc. Il va être élargi avec une restauration complète de l’espace naturel du Val d’Allier, zone naturelle protégée. Le réaménagement de cette route nationale permet ainsi la restauration des écosystèmes. Autant d’exemples pour aménager et surtout réaménager le territoire avec des pratiques respectueuses de l’environnement et de l’eau.

Revue RGRA